Choc des civilisations ou problèmes d'acculturation ?
On a beaucoup glosé sur le choc des civilisations, expression utilisée par un professeur américain pour désigner la situation contemporaine en matière géopolitique. Grosso modo, il y aurait incompatibilité entre les valeurs incarnées par les civilisations étant entendu qu’une civilisation représente d’abord et avant tout une certaine conception du droit civil. C’est précisément au regard des différences entre les différents droits privés que l’on peut mesurer si les droits sont compatibles les uns avec les autres. Dans ce cadre, on fera deux remarques :
- Si le droit se résume à l’accord des volontés des parties pour choisir la règle qui leur sera applicable, alors par définition, il n’y a plus de droit commun et il n’y a plus de valeurs communes. Par exemple, si deux Juifs peuvent systématiquement choisir le droit hébraïque pour régler leur situation alors ils s’excluent automatiquement du champ d’application du droit français. Ce faisant, ils n’ont plus les mêmes valeurs que les autres. Or, la notion même d’ordre public définie à l’article 6 du Code civil s’oppose à cela ;
- C’est la relation à la règle qui va permettre de mesurer le degré d’intégration d’une population minoritaire dans un pays. Dès lors, le choc, c’est l’acculturation. On renverra sur ce point à une étude belge très intéressante dont nous citons un bref extrait : une enquête menée par Mike FRIEDMAN, chercheur post-doctorant et Vassilis SAROGLOU, professeur au Centre de Psychologie de la Religion de l’Université Catholique de Louvain, sur “les croyances religieuses des jeunes issus de l’immigration : quelles conséquences pour l’adaptation en Belgique ?”. Cette recherche a été menée au sein du Centre de Psychologie de la Religion de l’Université Catholique à Louvain-la-Neuve, en 2007-2008, sur les relations entre les croyances religieuses et l’acculturation (l’adaptation à la société belge, mais aussi à la culture d’origine) chez les jeunes issus de l’immigration. 429 jeunes de la Communauté française, des jeunes migrants nés à l’étranger ou des jeunes nés en Belgique de parents étrangers ont été interrogés (âge moyen 22 ans, 65% étudiants, 274 musulmans et 155 non-musulmans, surtout chrétiens). Dans l’ensemble, les participants sont plus acculturés à leur culture qu’à la culture belge, et la religiosité est positivement corrélée avec l’acculturation à la culture d’origine – la corrélation négative inverse ayant été également observée. La religiosité est également positivement corrélée avec la perception d’un écart culturel entre la culture d’origine et la culture de l’Europe occidentale.
Autrement dit, plus on développe une conception libérale du droit, plus on renforce le communautarisme. Le libéralisme secrète le communautarisme et donc sa propre remise en cause. On ne peut donc que recommander la lecture complète de l’étude et renvoyer au lien suivant :
http://www.irfam.org/assets/File/e-journal/E-Journal-IRFAM-N-17.pdf
- Si le droit se résume à l’accord des volontés des parties pour choisir la règle qui leur sera applicable, alors par définition, il n’y a plus de droit commun et il n’y a plus de valeurs communes. Par exemple, si deux Juifs peuvent systématiquement choisir le droit hébraïque pour régler leur situation alors ils s’excluent automatiquement du champ d’application du droit français. Ce faisant, ils n’ont plus les mêmes valeurs que les autres. Or, la notion même d’ordre public définie à l’article 6 du Code civil s’oppose à cela ;
- C’est la relation à la règle qui va permettre de mesurer le degré d’intégration d’une population minoritaire dans un pays. Dès lors, le choc, c’est l’acculturation. On renverra sur ce point à une étude belge très intéressante dont nous citons un bref extrait : une enquête menée par Mike FRIEDMAN, chercheur post-doctorant et Vassilis SAROGLOU, professeur au Centre de Psychologie de la Religion de l’Université Catholique de Louvain, sur “les croyances religieuses des jeunes issus de l’immigration : quelles conséquences pour l’adaptation en Belgique ?”. Cette recherche a été menée au sein du Centre de Psychologie de la Religion de l’Université Catholique à Louvain-la-Neuve, en 2007-2008, sur les relations entre les croyances religieuses et l’acculturation (l’adaptation à la société belge, mais aussi à la culture d’origine) chez les jeunes issus de l’immigration. 429 jeunes de la Communauté française, des jeunes migrants nés à l’étranger ou des jeunes nés en Belgique de parents étrangers ont été interrogés (âge moyen 22 ans, 65% étudiants, 274 musulmans et 155 non-musulmans, surtout chrétiens). Dans l’ensemble, les participants sont plus acculturés à leur culture qu’à la culture belge, et la religiosité est positivement corrélée avec l’acculturation à la culture d’origine – la corrélation négative inverse ayant été également observée. La religiosité est également positivement corrélée avec la perception d’un écart culturel entre la culture d’origine et la culture de l’Europe occidentale.
Autrement dit, plus on développe une conception libérale du droit, plus on renforce le communautarisme. Le libéralisme secrète le communautarisme et donc sa propre remise en cause. On ne peut donc que recommander la lecture complète de l’étude et renvoyer au lien suivant :
http://www.irfam.org/assets/File/e-journal/E-Journal-IRFAM-N-17.pdf